dimanche 31 août 2014
mardi 26 août 2014
"Vivement l'avenir" de Marie-Sabine ROGER
Un livre truculent !! J'aime bien cet adjectif ! Un mélange de drôle, loufoque, pittoresque et tendre...
Les personnages Marie-Sabine ROGER sont comme ça.
L'accroche : Dans une petite ville du Nord, trois jeunes paumés se rencontrent et vont s'occuper d'un jeune homme handicapé physique et mental, considéré par tous comme un monstre.
Quelques morceaux choisis :
"Putain, les dents de lait ! Rien que d'y repenser j'en ai eu des frissons !
Chez moi, quand j'étais petit, on nous les arrachait à la ficelle. S'il y a un truc de taré, c'est celui-là, je vous jure ! Ma mère accrochait la dent qui branlait à un fil, le fil à la poignée d'une porte. Une saloperie de fil chinois, celui qui résiste tellement bien aux tractions que tu peux toujours essayer de le casser entre tes mains : t'as beau forcer comme un âne, tu t'entailles la peu des doigts jusqu'à la pulpe et puis c'est tout.
Le future édenté se mettait d'un côté du battant, tout tremblant, et mon père de l'autre.
Après, il y avait un rituel à la con. Il fallait toquer à la porte.
Le bourreau répondait :
- Qui est là ?
Comme s'il ne le savait pas, l'enfoiré !
Et l'agneau du méchoui - mon frère, ma sœur ou moi, selon - répondait d'une voix constipée :
- C'est moi !
- À qui voulez-vous parler ?
On voulait plus parler à personne, on voulait seulement enlever la ficelle, se barrer en courant, et garder cette putain de dent de lait pour toujours dans sa bouche, tant pis si elle battait de l'aile.
Mais le bourreau insistait :
- À qui voulez-vous parlez ? avec une sale voix sirupeuse.
Alors, tout en faisant la goutte dans le slip, tellement on crevait de trouille, on bêlait :
- Je voudrais parler à la petite souris...
(Enfin, ça donnait plutôt "ze vou'rais 'arler à la 'etite chouris" à cause de la ficelle qui tenait notre dent au collet, plus serrée qu'une main d'étrangleur sur le cou frêle de sa victime.)
Et là, vlan !Mon père tirait la porte à lui d'un coup sec, en gueulant :
- Elle est iciii !
(...)
La souris n'avait plus qu'à passer.
La nuit suivante, on l'attendait, à trois, bien décidés à lui faire sa fête.
Mon frère foutait une tapette à l'entrée de la chambre, ma sœur faisait le guet sur le lit du dessus, un gros bouquin bien lourd à portée de main, moi je mettais du râpé dans une boîte d'allumettes toute badigeonnée de colle en dedans, que je laissais grande ouverte, à côté de la dent placée sous l'oreiller. Comme ça, quand elle viendrait, cette salope de souris, si elle ne se faisait pas niquer par le piège ou écraser comme une merde sous le bouquin lâché par ma sœur, alléchée comme le renard, elle s'y collerait les pattes, et je la ferais prisonnière, le temps d'aller la jeter au canal."
"Et viens pas me jeter de l'huile sur le gaz ! J'ai pas besoin de toi pour m'énerver toute seule ! Je trouve ça fort, c'est tout ! Allez-y ! Soyez bons ! Dévouez-vous aux autres ! Et voilà comment on vous remercie ! Et bien, ça m'apprendra à faire mon Téléthon ! "
"Elle emballe sa vie dans du papier cadeau, ma belle Clo."
"La bonne éducation, c'st une infirmité !"
"Combien de gens s'abonnent au malheur, tout seuls comme des grands, et ne résilient plus jamais l'abonnement ?"
Les personnages Marie-Sabine ROGER sont comme ça.
L'accroche : Dans une petite ville du Nord, trois jeunes paumés se rencontrent et vont s'occuper d'un jeune homme handicapé physique et mental, considéré par tous comme un monstre.
"Putain, les dents de lait ! Rien que d'y repenser j'en ai eu des frissons !
Chez moi, quand j'étais petit, on nous les arrachait à la ficelle. S'il y a un truc de taré, c'est celui-là, je vous jure ! Ma mère accrochait la dent qui branlait à un fil, le fil à la poignée d'une porte. Une saloperie de fil chinois, celui qui résiste tellement bien aux tractions que tu peux toujours essayer de le casser entre tes mains : t'as beau forcer comme un âne, tu t'entailles la peu des doigts jusqu'à la pulpe et puis c'est tout.
Le future édenté se mettait d'un côté du battant, tout tremblant, et mon père de l'autre.
Après, il y avait un rituel à la con. Il fallait toquer à la porte.
Le bourreau répondait :
- Qui est là ?
Comme s'il ne le savait pas, l'enfoiré !
Et l'agneau du méchoui - mon frère, ma sœur ou moi, selon - répondait d'une voix constipée :
- C'est moi !
- À qui voulez-vous parler ?
On voulait plus parler à personne, on voulait seulement enlever la ficelle, se barrer en courant, et garder cette putain de dent de lait pour toujours dans sa bouche, tant pis si elle battait de l'aile.
Mais le bourreau insistait :
- À qui voulez-vous parlez ? avec une sale voix sirupeuse.
Alors, tout en faisant la goutte dans le slip, tellement on crevait de trouille, on bêlait :
- Je voudrais parler à la petite souris...
(Enfin, ça donnait plutôt "ze vou'rais 'arler à la 'etite chouris" à cause de la ficelle qui tenait notre dent au collet, plus serrée qu'une main d'étrangleur sur le cou frêle de sa victime.)
Et là, vlan !Mon père tirait la porte à lui d'un coup sec, en gueulant :
- Elle est iciii !
(...)
La souris n'avait plus qu'à passer.
La nuit suivante, on l'attendait, à trois, bien décidés à lui faire sa fête.
Mon frère foutait une tapette à l'entrée de la chambre, ma sœur faisait le guet sur le lit du dessus, un gros bouquin bien lourd à portée de main, moi je mettais du râpé dans une boîte d'allumettes toute badigeonnée de colle en dedans, que je laissais grande ouverte, à côté de la dent placée sous l'oreiller. Comme ça, quand elle viendrait, cette salope de souris, si elle ne se faisait pas niquer par le piège ou écraser comme une merde sous le bouquin lâché par ma sœur, alléchée comme le renard, elle s'y collerait les pattes, et je la ferais prisonnière, le temps d'aller la jeter au canal."
"Et viens pas me jeter de l'huile sur le gaz ! J'ai pas besoin de toi pour m'énerver toute seule ! Je trouve ça fort, c'est tout ! Allez-y ! Soyez bons ! Dévouez-vous aux autres ! Et voilà comment on vous remercie ! Et bien, ça m'apprendra à faire mon Téléthon ! "
"Elle emballe sa vie dans du papier cadeau, ma belle Clo."
"La bonne éducation, c'st une infirmité !"
"Combien de gens s'abonnent au malheur, tout seuls comme des grands, et ne résilient plus jamais l'abonnement ?"
mercredi 20 août 2014
Nuage de roses
"Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : je vous offre des roses. " Victor HUGO
jeudi 7 août 2014
mercredi 6 août 2014
vendredi 1 août 2014
Leslie XUEREB-AMIEL expose à Chartres
"Tu es le grand Soleil qui me monte à la tête..."
"Rien qui m'appartienne sinon la paix du coeur et la fraîcheur de l'air." Kobayashi Issa
"La lune, les étoiles et toi la lumière des mes nuits."
"Tu as éclos dans le feuillage de mon coeur comme une fleur éclôt à la vie..."
"La nuit est mon poème. Je lis les yeux fermés. Il devient coloré en pensant à l'être aimé."
"But moon and star tough you're very far."
"Clair de Lune amoureux pour deux coeurs bienheureux."
"Une fleur dans mes mains, une pensée, ton image, je flotte dans les nuages."
"Dans mes bras, je veux toi. Dans tes yeux, je veux mes yeux. Dans le bonheur, je veux nos deux coeurs."
De très belles oeuvres et des textes touchants. Si vous ne connaissez pas cette artiste, courrez-y ! Personnellement, j'adore !
Vue sur la cathédrale au 5ème étage de l'Apostrophe. ©CMM
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