vendredi 26 octobre 2018

Géométrie parisienne



Autour de la Maison de la Radio...







"Rêves oubliés" de Léonor de Récondo



L'histoire d'une famille Basque Éspagnole, obligée de s'exiler au Pays Basque Français à l'arrivée de Franco.
Un très beau roman qui rend hommage à ces familles arrachées à leur terre par la fureur et la folie d'autres hommes.
Quelques beaux passages : 
"Le silence de mes nuits transporte mon cœur engourdi vers l’aube incertaine."
"Je ferme les yeux, je vois les jardins d’Aranjuez où nous aimions tant nous promener. Je vois Irùn, la maison, Aïta, notre rencontre, son front si lisse et ses yeux perçants. Je vois la sage-femme qui entre chez nous avec sa chaise d’accouchement pliante. Trois fois entre ses mains se sont posés mes enfants, mes fils si silencieux ce soir.
J’abandonne une partie de moi-même là-bas, au pied des orangers, j’y laisse mes rêves et je prie pour que nous restions unis, en vie. Toujours libres."
"La nostalgie est un sentiment bien étrange qui s'attache au plus futile."
"Regarder les enfants grandir et laisser la vie glisser sur moi, accueillir ses joies et ses écueils avec simplicité. Parfois, du bout d'un sourire, murmurer quelques rimes, une chanson d'enfance.
Laisser à nouveau les rêves posséder mes nuits. Rire à la vue de mes mains fanées, ciselées de mémoire vive.
Aimer Aïta avec ce qui nous est donné ici, sans nostalgie. Oublier la guerre et ses morts, la guerre et sa démence. L'absurdité de nos jours.
Qu'avons-nous, à part ces instants posés, si proches les uns des autres qu'on ne distingue plus le lien qui les unit ? Cette trame si fragile qui risque à chaque instant de se rompre ?
Je veux danser, libre, et oublier les mots qui m'enchaînent. Et si j'espère encore retourner là-bas, je veux pouvoir vivre aujourd'hui sans être dans l'attente d'un lendemain meilleur."

dimanche 21 octobre 2018

"Faire danser les gens" par Fred RISTER



Donner son avis sur un livre qu'on a aimé, c'est simple.
"Faire danser les gens" est le livre de Fred Rister, un ami, là ça se complique !
Car même avant de l'avoir lu, on s'inquiète... Et s'il ne me plaisait pas ? S'il ne répondait pas à mes attentes ?
Alors voilà ! Plus de doutes là-dessus : ce livre m'a bouleversée. Pas parce que Fred Rister parle de sa maladie ! Parce que je le retrouve ! Je l'entends parler avec sa voix grave et cet accent du Nord à peine masqué. Bien sûr, il parle de sa maladie, sans pathos et pourtant c'est autant de coups de poignard que l'on reçoit.
Il nous raconte ses racines profondes ancrées à Malo et son élan vers les États Unis, vers le monde entier.
Fred est un pur artiste dans chaque fibre de son être. Il est d'une très grande sensiblité, c'est pour ça qu'on l'aime et c'est cette qualité qui, dès le début, l'a propulsé devant tous les autres : lors de ce concours de DJ à Malo, puis dans sa collaboration avec David Guetta... Et pourtant c'est cette même sensibilitré qui sera touchée ! L'inspiration qu'il trouve dans ses émotions depuis le début est tarie à cause de sa maladie. Quel coup du sort insupportable ! Je n'en dirai pas plus. Je préfère le laisser s'exprimer et lui dire qu'on l'aime fort. L'émotion qu'il ne ressent plus, on en a à revendre en le lisant et en écoutant sa musique ! Je te la renvoie en pleine poire comme tu dis !

Quelques moments aimés :
"Il fallait deux qualités essentielles pour prétendre à ce métier : être d'une nature suffisamment solitaire pour ne manquer à personne lors de longues heures passées chez les disquaires de la région et, surtout, avoir assez peu confiance en soi pour préférer faire danser les gens plutôt que de s'amuser avec eux. Bref, un métier de geek, d'introverti ; vu de loin, un métier de puceau."

"Et tout à coup, ce jeune homme plongé dans le noir, en retrait mais souvent au-dessus des autres, exerce sur son public un sortilège supérieur. Faire danser les gens c'est prendre le contrôle de leur corps et de leurs émotions - Ce qui n'est pas commun. Le DJ tient davantage du charmeur de serpent que du chanteur se produisant en live; et les meilleurs d'entre nous pourront sentir le regard et l'admiration du public, cette vague chaude qui vient de la foule et fond sur lui seul."

"Il y a ces gens de tous les genres dont l'existence et l'éventuelle joie de vivre m'ont inspiré les morceaux sur lesquels ils dansent désormais, et cependant leur nombre ne change rien à ma vie, je demeure dans l'ombre, un simple nom en petits caractères au dos d'un disque, cela tombe bien, j'éprouve pour mes succès une sympathie scandalisée."

"Il y a la maladie tapie, obstinée, comme une réponse toujours négative aux demandes que l'on fait les mains jointes. Il y a nous , les autres et les circonstances ; comme la vie serait une durée simple... s'il n'y avait les circonstances."

A propos de "I Gotta Feeling" : "Lorsque je l'entends dans les écouteurs d'un passant ou offerte à tous dans un hall de gare, j'ai la sensation que quelque chose me concerne ; C'est aussi fugace que réel ; c'est un moment à consonance intime dans un espace public, comme si une main se posait de manière inattendue sur mon épaule, comme un chuchotement au plus près de mon oreille, une voix familière et aimante."

"Une création sonore en Nord-Pas-de -Calais a produit une tempête à Chicago et aux quatre coins du monde."

"Ce que nous avons fait dans ce studio moins grand qu'un garage a eu assez de puissance et d'élan pour se moquer des distances, des océans, des différences, pour plaire et envoûter quel que soir le continent où des vies lointaines ont accueilli cette chanson comme si elle était faite pour elles."

"Mon coeur ni ne se bronze ni ne se brise, et jusqu'au bout, je serai intègre. Je ne vous demande pas de me croire, ce serait idiot, mais seulement d'écouter ma musique."

"Aimer signifie croire et craindre."

"Mais c'est par habitude que l'on vit."

"Cinquante-sept ans, un enfant, des millions de disques vendus, neuf cancers - et d'une manière tout à fait déconcertante, je reste d'une gravité en dessous de mon âge."

"Lorsque l'idée vient, c'est comme si elle venait d'ailleurs, elle est unique en son genre, elle fait le vide autour d'elle, et sitôt énoncée nous devenons ses dévots, ses heureux coreligionnaires."

"Quant à david, il a changé ma vie. Ce que je lui dois me bouleverse et m'effraie."

"Ce qui semble beau à mes compagnons n'est à mes yeux qu'un paysage de grâces mourantes."

"L'angoisse me faisait moins de mal que la culpabilité, autrement plus mordante que le cancer."

"Ma résolution : quel que soit le corps pourri dont j'ai hérité, et quelles que fussent mes erreurs passées, tâchons d'être un autre homme - même le cancer ne me reconnaîtra pas !"

"Je m'en suis déjà ouvert : la gloire, il faut y être préparé. Non pas à la recevoir ou à la mériter, mais à s'en habiller."

"En ce temps-là, les objets nous prenaient un peu de notre âme."

"Danser, c'est prendre subitement en dégoût tout ce qui empêche de danser."

"Mais c'est pour la dernière fois de ma vie que l'avenir existait."

"En songeant au bonheur à peine éclos dans mon coeur, à cette petite chaleur qui vous irradie le corps tandis qu'il donne à votre esprit les saines ivresses d'une eau-de-vie, et me souvenant du visage riant d'Isabel ; comme aux rires de Joséphine et David dans le jardin de ma maison, il m'arrive de penser que l'on m'a retiré quelque chose. Quelque chose de trop cher, de trop grand, comme une amputation totale."

"L'amour fort comme la mort" "c'est si vrai, d'ailleurs que, la mort approchant... il devient un mensonge vital."

"Surtout je voudrais qu'ils soient seuls -pour qu'ils se sachent en mauvaise compagnie."

"Sûrement la dévaluation des mots date-t-elle de l'inflation de la parole."

"L'aube approche et quelques gazouillis autour de la piscine m'apaisent un peu - leur baume est universel et agirait sur l'esprit d'un tueur en série."

"Par quel décret absurde sommes-nous obligés de périr soignés?"

"Je n'ai pas la folie du martyre, ni la patience des crucifiés."

"Je veux simplement mourir à temps."

"Faire danser les gens longtemps après ma mort. La vanité des vanités.
Comme ce serait consolant."



jeudi 16 août 2018

"Chanson douce" de Leïla SLIMANI


Un livre passionnant et troublant à la fois. 

Pour ceux qui ne connaissent pas ce livre, je ne vais pas dire grand chose car l'histoire commence par la fin et Leïla SLIMANI détricote l'intrigue et nous transporte du quotidien vers l'horreur. Absolument tout le contraire de ce que peut nous laisser présager la couverture et le titre. 

Quelques phrases intrigantes : 

"Elle était jalouse de son mari. Le soir, elle l'attendait fébrilement derrière la porte. Elle passait une heure à se plaindre des cris des enfants, de la taille de l'appartement, de son absence de loisirs. Quand elle le laissait parler et qu'il racontait les séances d'enregistrement épiques d'un groupe de hip-hop, elle lui crachait: "Tu as de la chance".
Il répliquait:"Non, c'est toi qui a de la chance, je voudrais tellement les voir grandir."
À ce jeu-là, il n'y avait jamais de gagnant. "

"En comptant les heures supplémentaires, la nounou et toi vous gagnerez à peu près la même choses. Mais enfin, si tu penses que ça peut t'épanouir..."
Elle a gardé de cet échange un goût amer."

"On lui a toujours dit que les enfants n'étaient qu'un bonheur éphémère, une vision furtive, une impatience. Une éternelle métamorphose. "

  "Tu vois, tout se retourne et tout s’inverse. Son enfance et ma vieillesse. Ma jeunesse et sa vie d’homme. Le destin est vicieux comme un reptile, il s’arrange toujours pour nous pousser du mauvais côté de la rampe."

"On se sent seul auprès des enfants. Ils se fichent des contours de notre monde. Ils en devinent la dureté, la noirceur mais ne veulent rien savoir. "

"La vie est devenue une succession de tâches, d'engagements à remplir, de rendez-vous à ne pas manquer. Myriam et Paul sont débordés. Ils aiment à le répéter comme si cet épuisement était le signe avant-coureur de la réussite. "

"Nous ne serons heureux, se dit-elle alors, que lorsque nous n’aurons plus besoin les uns des autres. Quand nous pourrons vivre une vie à nous, une vie qui nous appartienne, qui ne regarde pas les autres. Quand nous serons libres. "

"Elle marchait dans la rue comme dans un décor de cinéma dont elle aurait été absente, spectatrice invisible du mouvement des hommes. Tout le monde semblait avoir quelque part où aller."

"Elle voudrait élargir l'horizon de ces enfants voués à devenir des gens corrects, à la fois serviles et autoritaires. Des froussards. "

"On la regarde et on ne la voit pas. Elle est une présence intime mais jamais familière. "

"Elle doit admettre qu’elle ne sait plus aimer. Elle a épuisé tout ce que son cœur contenait de tendresse, ses mains n’ont plus rien à frôler."

"Son visage est comme une mer paisible, dont personne ne pourrait soupçonner les abysses. "

dimanche 12 août 2018

Balade entre les tombes

Et là, ce n'est pas du cinéma... 
Quelques tombes remarquables (jugement totalement partial et exhaustif ! ) au Cimetière du Montparnasse en cherchant celle de Maupassant, section 26.

Tombe de Guy de Maupassant, très fleurie et très visitée.

L'Oiseau pour Jean-Jacques de Niki de SAINT PHALLE


Le Chat de Ricardo (MENON) de Niki de SAINT PHALLE





Cénotaphe de Charles Baudelaire sculpté par José de CHARMOY. Ce devait être Rodin puis, à la suite de querelle, il y a renoncé.

Lumières de Charentes

Un peu de fraîcheur, de couleurs, beaucoup d'amitié...

Cloître du couvent des Carmes à La Rochefoucauld










vendredi 27 juillet 2018

"Au petit bonheur la chance" d'Aurélie VALOGNES


Une très jolie histoire de famille qui se passe à Granville, pleine de douceur et de bonheurs simples. J'ai beaucoup aimé !

"Parce que derrière chaque imprévu de la vie se cache une chance d'être heureux!" C'est ce que nous dévoile une partie de la 4è de couverture.
En 1968, Jean est confié vite fait par sa mère à sa grand-mère. Ce devait être pour l'été le temps qu'elle leur trouve un "chez eux" et un travail...

Quelques moments choisis :

"Entre eux, de toute façon, c'est plus fort qu'une histoire d'amour. C'est une histoire de vie, une tranche épaisse et généreuse d'amitié, débordante de crème et de beurre, où l'amour, celui qui finit mal en général, n'a pas sa place. Entre eux, rien ne finira jamais. "

"Ceux que tu aimes le plus vont et viennent, repartent et reviennent. En prenant un bout de ton cœur à chaque fois. Mais tu ne vas pas te priver d'aimer de peur de devoir souffrir un peu? Tout ce bonheur ne vaut-il pas un petit pincement au cœur? "

"Une vraie famille, c'est aussi quand on se sent à l'aise même sans rien se dire, sans rien faire de particulier. Ensemble, tout simplement. "

"Il est de retour chez lui, il a grandi, et il peut encaisser, toujours plus. Il n’a plus peur. Les chances d’être heureux sont là, partout, il suffit de les respirer, comme l’air frais marin, et d’en embellir leurs vies. "

"Jean la serre dans ses bras : son odeur de savon à la lavande mêlée au pain perdu beurré l'entête. Ce parfum-là restera comme celui de son bonheur avorté. Celui de l'enfance qui s'achève, avec ses illusions. "

"Lucette n'a pas beaucoup de sous, les repas sont simples, mais riches d'amour. Cela doit être ça, "le secret" des recettes de grand-mères."

"Jean a toujours préféré les crayons à papier. Il passe son temps à les tailler et à sniffer les copeaux dans le réservoir du taille-crayon. Rien de mieux pour le jeune rêveur que l'odeur du bois fraîchement coupé : il n'a qu'à affûter la mine pour se retrouver en pleine forêt de cèdres. Le mieux, c'est encore qu'on a le droit de gommer. Là encore, la gomme a un parfum magique. Surtout les bicolores, avec leur côté bleu qui fait des trous dans les feuilles : au moins, la faute, on ne la voit plus ! Mais le top du top olfactif, c'est le petit pot de colle blanche avec sa pelle miniature glissée au centre. La reine des colles : Cléopâtre. "

"- On ne choisit pas les surprises de la vie, mon petit. On fait avec, et souvent, c'est pour le meilleur.
- C'est ça la foi, Mémé ?
- Non, ça, c'est la vie. "

mardi 5 juin 2018

"Juste après la vague" de Sandrine COLLETTE


Un roman approprié en ce moment !

Le monde a été englouti suite à une vague géante causé par un volcan. Neuf enfants et leurs parents sont juchés en haut de la colline où se situe leur maison. Autour d'eux : rien que de l'eau... Ils sont seuls, depuis 6 jours, personne n'est venu. Les denrées se font rares : il va falloir prendre une terrible décision...

Un roman qui met mal à l'aise, l'horrible succède à inattendu, à l'insupportable. On ne peut pas rester insensible.

Quand même de jolies phrases :

"La mort qui approche en tenant les regrets par le bras..."

"Est-ce donc lui qui la rend si transparente ? Si c'était son regard à lui qui ne savait plus la voir."

"Elle a juste perçu le très léger déchirement à l'intérieur, jusque dans les vibrations de son corps, une partie sur le bateau avec six enfants, une partie qui reste sur l'île avec les trois autres."

"Trois petites erreurs. Et puis s’en vont."

"Pas besoin de mots pour entailler l'âme et la chair n'est-ce pas, le silence suffit, quand il se charge de tant de choses."

Milo ou la torpeur


"Le sommeil c'est comme un chat : il ne vient vous voir que si vous l'ignorez." Gillian Flynn dans "Les Apparences"

dimanche 3 juin 2018

"Pietra Viva" Léonor de Récondo

          Je prends les romans de Léonor de Récondo complètement dans le désordre ! Tout d'abord "Amours" puis "Point cardinal" et maintenant : "Pietra Viva", qui date de 2013 mais peu importe car ils sont tous émouvants et je retrouve la plume délicate et sensible avec un plaisir accru à chaque fois. 

Ce dernier nous plonge dans l'univers de Michel-Ange et c'est presqu'à regret que la lecture se termine. L'histoire commence par le décès d'un moine dont la beauté pure fascinait le maître. Bouleversé, il part à Carrare sélectionner les marbres pour le tombeau du Pape Jules II : La Pietà. Là-bas, il rencontrera un jeune garçon qui le fera plonger au plus profond de lui-même, dans sa propre enfance.




Depuis toute petite, je suis plongée dans l'univers de l'Art sous toutes ses formes (merci Maman!).
Plusieurs fois par jour, nous passions, ma soeur et moi, devant la réplique de 20 cm de la statue de Moïse par Michel Ange qui trônait dans les escaliers. 


Bien sûr, nous ne savions pas qui c'était : je m'imaginais tour à tour qu'il s'agissait de Dieu puis finalement du diable car il avait de petites cornes ! J'étais trop jeune pour m'intéresser à son auteur mais en lisant "Pietra Viva", cette statue m'est revenue en mémoire non sans une certaine nostalgie.

Plus tard, c'est Rodin qui m'a conquise par la pureté des lignes des corps sur des oeuvres comme : Le Baiser, Je suis belle, L'Éternel printemps, La Danaïde (...) et bien sûr le Penseur. 


"Pietra Viva" m'a ramenée à "La porte de l'enfer" de Rodin. Vous l'aurez compris, ce livre ne m'a pas laissée insensible et m'a donné encore plus l'envie de connaître et de voir in situ les différents oeuvres de Michel Ange en Italie.



Quelques phrases choisies :

"Dans une pierre vive
L'Art veut que pour toujours
Y vive le visage de l'aimée." Michelangelo Buonarroti

"La mort fait l'éloge de la vie comme celle du jour."

"Michelangelo a tout juste dix-sept ans. Le plus souvent, il se tait et s'abreuve du savoir des autres."

"La carriers ont tout de suite compris qu'il ne s'agit pas seulement d'un simple savoir, mais d'une véritable dévotion. Eux-mêmes n'ont pas abandonné leurs croyances païennes qui donnent vie à al montagne, lient la pierre à la Lune et les poussent à respecter tout ce qui recouvre l'or blanc : les arbres et la terre."

"Il efface de sa mémoire chaque image d'elle. Toute trace disparaît, absorbée par sa pensée obstinée, broyée par sa volonté.
C'est ainsi qu'à six ans, il devient orphelin de mère et de mémoire."

"Le ciel commence là où le sol s'arrête."

"La parfum, c'est le ciel qui s'embrase."

"Elle a raison, les femmes possèdent la force de défier la vie et la mort."

"Ils se laissent alors envahir par cette gaité contagieuse qui, en plus de les rendre complices, les entraîne loin de leurs incertitudes et de leurs souffrances."

"Les voir si amoureusement embrassés, alors qu'il est debout derrière la barrière de bois, le ramène à sa propre solitude, et à sa laideur qui le fait se sentir si seul. L'inadéquation fondamentale entre l'image qu'il a de son âme et son apparence le pousse à vouloir modeler le corps des autres, à s'approprier leur beauté."

"Il découvre la galette dont l'ingrédient secret est cet amour maternel  sans visage." 

"La chevelure de pluie s'est défaite.
De l'orage naît l'espoir infini
D'un amour retrouvé
Qui s'arrache à l'oubli
Pour ressusciter la mémoire de l'enfant
Dans le coeur de l'homme."








Ça bourdonne !


Parfums, couleurs , bourdonnements : tout y est ! Nous sommes presqu'en été...

dimanche 13 mai 2018

"Larmes de combat" de Brigitte Bardot


Sous la direction d'Anne-Cécile HUPRELLE, B.B. nous livre son dernier combat, son dernier livre à 83 ans, ses "larmes de combat".

Si vous êtes comme moi un défenseur de la nature et donc des animaux, vous savez qu'au delà des polémiques, elle leur a voué sa vie.

Ce livre reprend tous ses combats, ses coups de gueule, avec semées ici et là, quelques anecdotes encore inconnues du grand public.

Sa ferveur reste intacte, l'espoir qui l'anime sera notre héritage. À nous d'en être dignes.

Quelques phrases qui m'ont touchées : 

Avant propos de Cécile HUPRELLE :
"L'Heure bleue, c'est le naturel en émoi, c'est l'animal qui exulte, c'est la vérité sans lumière. Et lorsqu'on l'a saisie, tout s'éclaire. Vivre l'Heure bleue, c'est saisir l'instant qui fuit."

"Je lui parlai de son âme et de sa nature animale, je lui parlai testament, ce mot qu'elle abhorre au plus haut point. Brigitte accepta sans réserve. Je lui proposais de tenir sa plume, ce qu'elle avait toujours refusé auparavant, et elle accepta."

"Le rapport que l'on entretient avec les êtres vivants en dit long sur nous."
"Saisir l'instant qui fuit comme la partie intacte de Brigitte : "On change d'amants, jamais de parfum." ou comme cette sincérité désarmante à propos d'un instinct maternel qui lui a autrefois fait défaut. Quand, un jour, elle m'a demandé si moi-même j'en possédais un pour mes propres enfants, je lui ai répondu qu'il n'était pas inné, mais acquis, que c'était une construction, un apprentissage, et que cette possibilité ne lui avait pas été offerte. Avant de nous quitter, elle me remercia : "Je n'ai peut-être pas été complètement un monstre alors..."

L'Heure bleue, c'est un début, l'Heure bleue, c'est une fin. C'est la possibilité d'un renouveau. Ce n'est plus une aube, mais pas encore un crépuscule."

B.B. :
"Je suis très sensible à la transcendance, à ce qui nous dépasse. Nous faisons partie d'un tout : ce fait ne me quitte jamais. La nature, la Terre, l'espace forment un ensemble homogène et cohérent. (...) Ce qui me fait peur, c'est de faire partie des humains."

"J'ai appris que la vanité humaine ne servait à rien lorsque j'ai veillé mon père mourant pendant des jours et des nuits, en 1975."

"Je respecte et j'embrasse ceux qui ne désanimalisent pas les animaux et qui ne déshumanisent pas leur propre conscience."

"Je commençais à ressentir en moi cette rage qui grandira chaque année dans mon cœur et dans mes tripes. Cette hargne qui fait déplacer des montagnes mais qui peut être aussi couronnée d'indifférence. Cette colère qui monte en moi comme une force venue d'ailleurs, capable du meilleur comme du pire, parfois." 

"J'ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes et maintenant je donne ma sagesse et mon expérience aux animaux."

"Un musée, non pas à la gloire de Brigitte Bardot, mais un musée qui me ressemblerait, qui reviendrait sur ma vie humaine et mon rêve animal. Mes dernières volontés sont déjà entérinées  tout sera laissé intact à La Madrague."

"Ma mort donnera un sens à ma vie. Ma mort sacrera mon combat, le sens de mon combat."

"Les rapports superficiels où l'on cherche ses mots, la bonne position où l'on se valorise, ne m'ont jamais convenu. Moi, j'aime la sincérité. Pure et sans détour."

"Si mes prises de position ont parfois brouillé les messages humanistes que je portais, je le conçois mais je ne le regrette pas. Parce que ce qui est important pour moi, c'est de dénoncer l'horreur et la souffrance des égorgements à vif."

"On ne peut encore aujourd'hui accepter que des traditions religieuses s'expriment par le sacrifice animal." 

"La vérité  est que j'ai toujours été méfiante à l'égard de la religion quand elle domine les pensées et l'action humaine. J'ai fait une lettre, un jour, parce qu'une femme allait être lapidée au Nigéria et cette femme a été graciée. Encore une fois, je lutte contre la cruauté, la barbarie et l'exploitation des plus faibles, et d'autant plus si cela est fait au nom de Dieu."

"Maintenant je ne veux plus prendre parti pour qui que ce soit. Ce que je sais, c'est que lorsqu'on souhaite réellement le bien des animaux, qui est une cause supérieure entre toutes, car elle concerne le Vivant, je me moque du parti politique. Je n'ai jamais été une militante. Moi, depuis toujours, je réponds aux questions sans stratégie ni calcul."

"Je crois que le pire dans le deuil animal est que ce chagrin est incompris, et pis, parfois, tournée en dérision."

"L'élevage intensif, c'est le viol de la dignité de l'être vivant qu'est l'animal. Et c'est la Honte de l'être que l'Humain est devenu."

Propos du Pape: "Le cœur est unique et la même misère qui nous porte à maltraiter un animal ne tarde pas à se manifester dans la relation avec les autres personnes."

"Ils acceptèrent le principe d'une saignée sur un animal inconscient, car le Coran ne l'interdisait pas.   Ce jour m'a confortée dans l'idée que, quelle que soit la religion à laquelle on appartient, le langage de la compassion appartient à tout un chacun, ce qui me sera confirmé lors de nombreux autres échanges que j'ai eu avec Dalil Boubakeur, car par la suite, nous sommes restés en contact, au moyen de courriels ou d'appels."

"La tradition... (...) Ce laisser-faire accorde aux défenseurs des ces traditions un permis de tuer inattaquable. Cette tradition-là est une insulte à l'idée de progrès dont l'humain se targue."

"Durant cette interminable corrida, j'ai éprouvé la différence qui fut toujours la mienne : définitivement, j'étais inadaptée à ce monde qui contemplait l'agonie d'un être vivant avec gourmandise."

"Savez-vous, Madame,  ce qu'est le pire pour une femme Guerlain ? C'est qu'on ne puisse pas la sentir." 

"La chasse, loisir traditionnel, n'est rien d'autre que la jouissance malsaine de faire couler le sang."

"Le progrès humain, c'est de faire avancer les droits des plus vulnérables."

"Si les réseaux sociaux avaient exister il y a trente ans, les choses auraient bougé plus vite, j'en suis convaincue. Car aujourd'hui la force des forums incite les médias à dévoiler l’innommable, ce qui influence largement les décisions politiques."

"A celles et ceux qui luttent contre la maltraitance animale, à leurs enfants et aux générations futures : je vous aime infiniment et profondément.
Mon âme est animale."

Merci à Anne-Cécile pour sa générosité.









samedi 12 mai 2018

Notre Dame de Chartres


La restauration continue de la cathédrale de Chartres pour notre plus grande joie.



Une partie du fameux labyrinthe








 L'horloge astronomique

 Saint Antoine de Padoue

 Un des cadrans solaires

 La reproduction végétale du labyrinthe

 Les jardins derrière la Cathédrale