dimanche 6 mai 2018

"Le Surveillant" de David Von Grafenberg

David, las de sa carrière dans la mode, décide d'accepter un peu par hasard ce job de surveillant (on dit assistant d'éducation) de collège des beaux quartiers. 

"Je n'aimais pas les enfants, car j'avais peur qu'ils voient en moi tout ce que je ne voulais pas qu'ils me rappellent, ce qui faisait moi, que je ne maîtrisais pas et ce pour quoi je ne pouvais rien. Mais, derrière chaque peur, il y a un attrait."

Dans chaque chapitre, David raconte un collégien et à chaque fois, ce que cet élève a permis de révéler en lui : une forme de thérapie par le don de soi.

Nous voici propulsés à l'intérieur de ce collège où sont mis à nu les petits et les grands désespoirs.

Quelques morceaux choisis : 

"A peine entré dans ce petit bâtiment en pierre de taille du XIXè siècle, l'odeur me surprit, un mélange de craie, de poussière et de bois humide. Aucun souvenir ne me vint à l'esprit. juste une sensation étrange, emplie de mélancolie et d'appréhension à la fois, aussi familière qu'indistincte."

"L'autorité n'est pas acquise d'entrée de jeu, elle se mérite et se fonde sur le partage. Et ça, ils vous le font vite comprendre."

"Cela soulagea ma dépression que le vide autour de moi avait laissé naître."

"(...) J'étais heureux d'aller à l'école. Celle faite de coeurs et non de cours."

"Et puis seule comptait l'affection que m'inspiraient les enfants. Ce sentiment, dans toute sa sincérité et son désintéressement, se révéla être le meilleur bouclier, la meilleure parade contre toute agression."

"Pareillement, naissait un sentiment d'appartenance à l'école, à ces enfants. Il y avait de la fraternité dans cette affection. Petit à petit, par la force des choses, nous nous appropriions mutuellement."

"La vie me nomma gardien, un temps, d'un univers qui ne se laisse pas capturer, dont aucun témoignage, aucune photo, ne restituera la réalité. Un monde fermé aux adultes, à ceux-là mêmes qui ont trop souvent oublié l'avoir connu, il y a longtemps."

"En ayant aidé à l'envol des enfants et veillé sur leurs mues, j'avais construit le cercueil de ma propre adolescence. Ma jeunesse pouvait enfin reposer en paix."





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